Cette jeune femme qui possède une excellente formation artistique a choisi le pastel comme expression de prédilection et, à découvrir ses œuvres, on comprend qu’elle utilise avec un plaisir certain, sachant cerner à la fois la poésie et la rigueur. Car d’un pastel à l’autre, c’est d’abord la rigueur de composition qui s’impose par une analyse stricte et juste de l’espace dans ses lignes de force, puis c’est la couleur qui vient donner le nom de la poésie, de la douceur et de l’harmonie. On se promène avec ravissement dans les paysages d’Isabelle Passama, passant d’un sous-bois dans ses flamboiements automnaux au ressac irisé des vagues de la mer, du ballet de poissons rouges dans un bassin à un recoin de tonnelles, irradiés de ses contrastes d’ombre et de lumière, des plages de nos paisibles rivages à celle plus mouvementée de l’océan, des nuages dans le ciel à l’éclatement coloré d’un pot de fleurs. Il y a chez cet artiste une remarquable sensibilité pour appréhender l’environnement ou campe le bonheur quotidien. Ses pastels, pris dans un espace toujours serré, expriment non seulement la vérité de la nature et de la lumière, mais ils traduisent les contours subtils où se reconnaît cette sérénité de l’intimisme par laquelle on retrouve souvent en fin de compte le plus profond de soi-même. D’un jardin entrevu à travers une persienne à un recoin rêveur de terrasse, c’est toujours le même champ tranquille de la vie dans ses accents de poésie. Cette chaleureuse perception du monde se retrouve aussi dans l’excellent dessin évoquant les Ramblas ou la Plaza Real de Barcelone. Une exposition à découvrir jusqu’au 30 janvier à la salle Arago.