La rigueur d’abord qui s’exprime dans la construction de chaque composition à travers l’épure du linéaire, l’équilibre des plans, la précision du trait, le choix de l’espace pris dans ses raccourcis ou son amplitude et une répartition harmonieuse des couleurs dans ses complémentarités ou ses contrastes. La sensibilité ensuite. Quand Isabelle Passama nous propose ses lumières d’été, elle nous ouvre par la même occasion ses jardins secrets qui s’alanguissent dans leurs jeux d’ombres et de lumière, leurs persiennes entrouvertes, leurs odeurs de fruits mûrs, la grâce colorée de leurs fleurs, les recoins silencieux où éclatent les rêves d’ailleurs, les ouvertures sur le bleu de la mer en contrepoint du bleu d’un volet, le vert toujours perçu comme une espérance, des dallages ou glissent des pas légers, et toujours ce dualisme qui délimite dans ses lignes de force la part de l’ombre et du soleil. Ces jardins secrets, Isabelle Passama les cultive avec une poésie intimiste ou la suggestion de l’ambiance se fond dans la grâce sensuelle de la couleur propre aux pastels. C’est là une manière douce de dire des évidences, de leur donner une petite musique vivace qui rehausse la sérénité du réel et qui valorise avec grâce une beauté du quotidien qu’on aurait tort de nier. Le pastel donne de la douceur à la vie et Isabelle Passama nous en restitue toute la poésie jusqu’au 30 septembre.